La foi s’apparente à un engagement qui, même réfléchi et argumenté, contient toujours une part d’irrationnel.
Croire, c’est aussi donner son assentiment. La foi s’apparente à un engagement qui, même réfléchi et argumenté, contient toujours une part d’irrationnel. Si ce n’était pas le cas, la croyance se confondrait avec le savoir et la foi ne se distinguerait pas de la raison. Pour Newman, cependant, le libre assentiment du croyant ne peut se réduire à l’acceptation passive d’un dogme, d’une «vérité» gravée dans le marbre. Il consiste à se mettre en chemin, à s’engager dans une direction avec l’espoir – et seulement l’espoir – d’arriver à bon port.
La faim et la soif sont des besoins fondamentaux de tout être humain. Même Jésus les a éprouvés. Les Évangiles les mentionnent explicitement. Au désert, il est dit que Jésus eut faim et sur la croix, il s’écria: « J’ai soif ». À partir de ces réalités, l’Évangile de Jean présente Jésus comme celui qui comble pleinement ces deux besoins. Dans l’entretien avec la Samaritaine au bord du puits de Jacob, il dit à la femme : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ». Et dans le discours après la multiplication des pains qu’on lit ces dimanches-ci, il déclare: « Au désert, vos pères ont mangé la manne et ils sont morts ». Mais il ajoute, dans le premier entretien : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif », et dans l’autre discours: « Le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas ». Quelle est cette eau? Quel est ce pain? La tradition catholique y voit souvent le baptême et l’eucharistie, ce qui n’est sûrement pas faux. Mais avant d’y percevoir ce qu’on nommera plus tard des sacrements, ne faut-il pas d’abord comprendre cette eau et ce pain comme Jésus lui-même que l’on accueille dans la foi. Comme le font la Samaritaine qui court ensuite annoncer à son entourage qu’elle a rencontré le Christ et les Douze qui continuent à suivre Jésus après son discours, lui qui, au dire de Pierre, a les paroles de la vie éternelle. Jésus conclut ces entretiens en disant à la Samaritaine: « L’eau que je donnerai deviendra source d’eau jaillissant pour la vie éternelle », et aux auditeurs du discours sur le pain de vie: « si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ». Jésus est donc celui qui comble la faim et la soif les plus profondes des humains.